La tâche complexe en Mathématiques

La tâche complexe fait partie intégrante de la notion de compétence, comme le rappelle le préambule du socle commun : « Maîtriser le socle commun de connaissances et de compétences, c’est être capable de mobiliser ses acquis dans les tâches et des situation complexes, à l’école puis dans la vie… ». Or, les résultats des enquêtes PISA montrent que les élèves français réussissent bien les tâches simples mais rencontrent des difficultés face à des tâches complexes. Si les élèves ne sont pas confrontés au cours de l’apprentissage à des tâches complexes, ce n’est ni le jour de l’évaluation, ni dans la vie courante qu’ils mettront spontanément en œuvre les procédures qui permettent de les effectuer.

Qu’est-ce qu’une tâche complexe ?

  • Les tâches complexes apprennent aux élèves à gérer des situations qui mobilisent simultanément des connaissances, des capacités et des attitudes.
  • Elles sont souvent ancrées dans des situations de la vie courante, ou demandent aux élèves de relever un défi motivant (enjeu intellectuel).
  • Elles peuvent faire appel à des connaissances et des capacités qui recouvrent plusieurs disciplines, même si ce n’est pas toujours le cas.
  • Elles permettent de motiver les élèves et permet à chacun de mettre en place ses propres stratégies de résolution.
  • Maîtriser une situation complexe ne se réduit pas à la découper en une somme de tâches simples à effectuer les unes après les autres. Un élève peut très bien réussir à effectuer une tâche complexe même s’il ne maîtrise pas certaines des procédures simples qui pourraient l’y aider. Il fera un détour, mettra en œuvre d’autres procédures qui prendront peut-être plus de temp...
  • « Complexe » ne veut pas dire « compliqué »… Un exercice d’application peut être une tâche compliquée, sans pour autant être complexe (ex : l’accord du participe passé). Il invite à restituer un savoir ou à le réinvestir dans une situation familière. Par contre, la tâche complexe combine de façon indissociable des connaissances, des capacités et des attitudes. On ne peut donc pas la simplifier sans en altérer la nature, en revanche on peut apporter aux élèves des aides qui leur permettront de la résoudre.
  • Un exemple de tâche complexe : conduire une voiture. Conduire une voiture est une compétence qui fait appel à des connaissances (code de la route, fonctionnement du véhicule…), des capacités (dans le maniement du véhicule) et des attitudes (respect des autres usagers de la route, conscience des dangers…). Conduire est donc toujours une situation complexe, mais les niveaux de complexité peuvent varier : aller chercher les enfants à l’école avec sa propre voiture quand il fait beau, aller faire les courses en utilisant un véhicule de courtoisie sur une route enneigée ou visiter la Grande Bretagne sous la pluie dans une voiture de location… (Exemple conçu par Marie-Thérèse Courbon, Escholia Formation)

Quelle place donner à la tâche complexe dans le processus d’apprentissage ?

On ne peut pas enseigner uniquement par tâches complexes. Les apprentissages passent aussi par des tâches plus simples, automatisées, d’ordre procédural. Les élèves doivent « faire leurs gammes », « remplir leur boite à outils » de connaissances et de procédures qu’ils pourront ensuite mobiliser pour effectuer des tâches complexes, ce qui renforcera ces apprentissages procéduraux et leur donnera du sens.

Partager