Classification
Cet exemple de classification permet d’identifier et d’organiser des axes de travail.
Les activités EMI ne se limitent donc pas à l’étude de « réception » des médias (lecture, visionnage) mais doivent inclure des pratiques de production (écriture, création). Elles impliquent également l’exploitation de l’information.
Fréquenter la presse à l’école
Les ressources adaptées à l’école élémentaire sont légion : elles permettent aux élèves d’appréhender les codes d’écriture et de mise en forme journalistique, et de s’interroger efficacement sur les composantes obligatoires d’une information : la "règle des 4W".
Toute information, pour être complète (et recevable) d’un point de vue journalistique, doit en effet s’appuyer sur les réponses à ces 4 questionnements :
Who ? - What ? - When ? - Where ?
Il est le plus souvent recommandé, afin d’ancrer l’information dans un contexte et permettre au lecteur/auditeur de mieux comprendre l’information ou les motivations des protagonistes, d’y ajouter un cinquième W : Why ? La mention de cette cinquième caractéristique ne se justifie pas obligatoirement, quand le genre informatif se limite à une simple description (exemple : fait divers).
Plus d’informations sur le site 24 H dans une rédaction -> https://www.24hdansuneredaction.com/radio/4-les-5-w/
Produire de l’information
Tous les apprentissages se nourrissent à la fois de savoirs exogènes et endogènes, et de mises à l’épreuve de ceux-ci dans le cadre d’une mise en pratique, dont les expériences tirées (réussites et échecs) fournissent les feedback qui constituent pour partie les nouveaux apports intégrables, et ainsi de suite.
Ainsi, de la même manière qu’on ne saurait dissocier l’apprentissage du décodage de celui de l’encodage en lecture, il en va exactement de même dans le domaine de l’EMI : On n’apprend et ne retient réellement que ce qu’on a l’occasion d’expérimenter "pour de vrai", pour reprendre l’idiome enfantin.
À cet égard, l’EMI procure un terrain de jeu particulièrement propice à tous types de mise en pratique, mais deux focales seront plus particulièrement mises en lumière : la création de contenu télévisuel type "WebTV" d’une part, et de contenu audio type "WebRadio" d’autre part. Bien évidemment, cela n’exclut en rien la possibilité de rester sur des usages plus "modestes" mais tout aussi formateurs, que sont par exemple les publications de billets apparentés à des contenus de journaux scolaires (compte-rendus de visites, interviews, expérience scientifique expliquée, écrit littéraire feuilletonné, etc...).
Connaître les dangers, respecter les droits et devoirs
Toute activité s’ancre dans un contexte d’encadrement qui permet à chacun de bénéficier de droits (dont le but est d’être protégé), et en retour de respecter quelques contraintes qui protègent les autres. Il existe des ressources qui permettent de toucher rapidement du doigt et de façon concrète des aspects liés à la juridiction ; elles traitent notamment du droit à l’image, aux publications et au respect de la vie privée sur un plan plus général.
Les supports vidéos Vinz et Lou, les questions/réponses élaborées par la CNIL, les affiches conseils "10 conseils pour rester net sur le web", les apports législatifs précis (et leurs conséquences en cas d’infraction) disponibles sur Legamedia fourniront entre autres à la fois de la matière à questionnement, et dans le même temps des connaissances pour les enseignants et les élèves.
Adossé à des situations de productions (voir point précédent), il apparaît alors légitime de faire s’interroger les élèves sur des sujets sélectionnés en amont, fruits d’une répartition antérieure en conseils des maître et affinée en conseils de cycle, afin de ne pas laisser ce pan uniquement aux enseignants de CM1-CM2.
Une modalité pratique consiste à organiser des interactions sous forme de débats organisés en classe.
Vous trouverez donc dans les différentes rubriques de cette partie "Eduquer aux médias et à l’information" des pistes de réflexion correspondant à ces trois entrées.
Développer des compétences de recherche
Dans la vie courante et professionnelle, la multitude des situations nécessitant le recours à internet impose a minima aux utilisateurs de savoir formuler une requête dans un moteur de recherche, et de faire un choix parmi les ressources proposées par ce dernier.
Nous savons tous à quel point il est quelquefois difficile de ne pas être noyé dans un flot de réponses, dont certaines sont sans rapport direct avec notre intention de recherche initiale. Certains moteurs de recherche, s’appuyant sur les recherches passées de leur utilisateur, ne proposent pas nécessairement les mêmes résultats à deux internautes pour une formulation de requête pourtant identique. Poussée à l’extrême, cette logique amène un internaute à n’être en contact au fur et à mesure qu’avec des idées qu’il partage, ou à propos desquelles une correspondance de recherches (et par extension d’idées) a été identifiée par le biais des données collectées. Ce phénomène, appelé "bulles d’influences", se caractérise par le fait qu’au fur et à mesure de ses consultations, un internaute risque d’avoir de moins en moins facilement accès à des ressources contradictoires avec ses propres idées et ses centres d’intérêts (cas typique du mur d’actualité Facebook par exemple). Projetons-nous dans une démarche de construction du futur citoyen : par extension, on imagine par exemple qu’une recherche portant sur le thème de l’avortement ne donnera en conséquence pas les mêmes propositions de sites selon la tendance identifiée chez l’internaute...
En surplus à cette difficulté, distinguer aisément une annonce publicitaire d’un site ordinaire, s’appuyer sur quelques indices immédiats afin d’évaluer la fiabilité d’une source relèvent également d’une forme habileté, et nécessitent un apprentissage et un entraînement spécifiques.
En conséquence, l’utilisation d’un moteur de recherche adapté, la capacité à bien formuler (synthétiser) une idée pour en extraire des mots-clés représentatifs, un certains sens du discernement pour faire les bons choix parmi les ressources affichées sont les trois cibles à viser pour contribuer à une évolution responsable des élèves, en autonomie dans l’univers numérique d’internet et des réseaux en général.
Évaluer les sources d’information
Cette partie est sans conteste la plus difficile à réaliser, car elle dépend d’une volonté de chaque instant de se questionner.
Il importe avant tout d’être au clair sur le point suivant : Qu’est-ce qu’une source d’information ?
Pour s’approprier les concepts transposables en classe, on s’appuiera aisément sur les explications disponibles sur le site du Monde (Décodex) :
...et maintenant ?
Une fois armé de ces pré-requis, quelques conseils sont applicables, et peuvent faire l’objet d’un entraînement spécifique en classe (disponibles en détail sur le site du Monde : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/23/decodex-verifier-les-sources-d-une-information_5067724_4355770.html
1. Identifiez l’auteur du message. Qui s’exprime ? S’agit-il d’un média connu, d’une personnalité publique ou bien d’un site ou d’un internaute dont vous n’avez jamais entendu parler ? En cas de doute, vous pouvez consulter notre annuaire des sources pour y voir plus clair.
2. Partez du principe qu’une information donnée sur le Web par un inconnu est par défaut plus fausse que vraie. Fiez-vous plutôt aux médias reconnus, aux journalistes et aux experts identifiés. Ne considérez pas pour autant que cela suffit à rendre leurs informations vraies.
3. Recoupez le message, une fois la source identifiée : si plusieurs médias fiables donnent la même information en citant des sources différentes, elle a de bonnes chances d’être avérée. A l’inverse, face à une information non sourcée, le fait de ne pas en retrouver la mention ailleurs invite à la plus grande prudence.
4. Remontez à la première source dans la mesure du possible. Beaucoup de messages qui circulent sur les réseaux sociaux ne disent pas d’où provient l’information. L’idée à retenir est qu’il vaut mieux entendre directement une conversation que de se fier au récit de quelqu’un qui a parlé à quelqu’un qui y a assisté. Les sources indirectes, du type « le mari d’une amie d’un collègue » ou « un ami d’ami » ainsi que les sources prétendument institutionnelles mais très floues comme « quelqu’un qui travaille à la police/à la DGSI/dans l’armée » sont donc à éviter.
5. Dites-vous que plus une information est surprenante, plus elle doit être étayée et précise. Méfiez-vous également des fausses évidences, du type « tout le monde sait que… » ou « inutile de démontrer que… »